L’EPS à l’heure de la distanciation physique

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EPS et distanciation physique
La gestion de la crise sanitaire a amené une nécessaire distanciation de sécurité physique (et non sociale) entre les élèves. Si les directives imposent en effet de maintenir une distance d’au moins un mètre entre les corps, cela ne doit pas entraîner une diminution des interactions langagières, émotionnelles et corporelles. Enseigner l’éducation physique sans contact corporel, ni échange d’objets, ni rapprochement physique ne signifie pas qu’il faille supprimer les interactions motrices.

Pour apprendre mais aussi pour leur bien-être psychique, physique et social, les enfants ont besoin d’interactions constructives et de relations entre pairs ; ils ont aussi besoin d’agir dans différents espaces. Il est donc indispensable d’inventer des façons de faire pour rendre cela possible tout en préservant la sécurité de chacun.

L’enseignement de l’éducation physique dans ce contexte doit ainsi être adapté (et non restreint) ; il est plus que nécessaire pour les enfants d’avoir une activité physique régulière, de garder le plaisir de jouer ensemble, de se défier, de s’imiter, de partager des moments conviviaux autour de la pratique d’une activité physique.

Les activités mises en œuvre doivent respecter quelques principes :

  • Organiser l’espace d’évolution (sens de déplacement, zones attribuées à chacun) ; privilégier l’espace extérieur (cour de récréation…) quand le temps le permet.
  • Prévoir peu de matériel ou du matériel individuel qui sera nettoyé après chaque utilisation.
  • Respecter un temps suffisant d’activité physique : 30 minutes au cycle 1, 40 min à 1 h aux cycles 2 et 3.
  • Fédérer le groupe (même si l’effectif est réduit) au moyen d’échanges, de projets, de défis.
  • Garder des liens avec les élèves éventuellement restés chez eux (enseignement à distance) : échanges de photos, de vidéos ; propositions d’activités réalisables aussi à la maison.

 

Exemples d’activités physiques

Voici quelques situations que nous préconisons pour éviter aux enseignants de s’inscrire dans une éducation physique fade ou individuelle tout en respectant les prescriptions sanitaires :

  • Jeux traditionnels dans lesquels on joue chacun son tour : marelles en ligne, en carré, en spirale ; défis ou jeux d’imitation à la corde à sauter.
  • Jeux qui se pratiquent « à distance » : 1, 2, 3 Soleil ; Jacques a dit.
  • Jeux qui se pratiquent dans des parcours délimités : jeux de course rapide ; parcours à vélo, en rollers ou planche à roulettes ; jeux d’orientation ; jeux de relais avec déplacements variés.
  • Situations ou jeux de manipulation au cours desquels le matériel ne sera pas échangé entre les élèves : repérage par chacun de son objet par des autocollants, des rubans adhésifs colorés et où chacun évolue dans un espace précis : parcours de hockey, GRS, cirque, pétanque.
  • Situations de création : jeux de mime, jeux de miroir (en danse par exemple), création d’une flash mob.
     

Pour illustrer nos propos, voici un exemple de module adaptable aux mesures sanitaires actuelles, en course rapide pour des enfants de Grande Section (extrait de l’ouvrage Éducation physique en maternelle, collection « Maths à grands pas », éditions Retz, 2019).
 

Nous remercions Marie-Josèphe Guerville et Lucie Mougenot pour cet article.