Le graphisme en maternelle

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Photo de Marie-Thérèse Zerbato-Poudou
Les activités motrices.

Si le développement de l’activité motrice semble aller de soi dans la mesure où l’on propose régulièrement aux élèves de maternelle des exercices graphiques, l’erreur serait de croire qu’il suffirait de multiplier des exercices sur fiches ou de suivre un tracé pour développer cette activité de façon consciente. Or, ce n’est pas ainsi que les élèves peuvent s’engager dans un processus de régulation volontaire du geste. Pour cela, il faut initier une analyse des mouvements, des trajectoires, attirer l’attention des élèves sur les procédures possibles pour exécuter tel ou tel tracé, dire « ce que fait la main », ou « comment elle pourrait faire »... L’enseignant doit attirer l’attention sur le mouvement, faire observer un camarade, démontrer, faire répéter. La technique de la dictée à  l'adulte pour tracer une forme trouve également ici tout son intérêt.

Les activités motrices que nous proposons font appel à des techniques plastiques plus ou moins élaborées, mais qui n’ont pas l’ambition de traiter des arts plastiques en tant que tels. Traditionnellement, les lignes, formes et motifs étudiés lors des activités de graphisme sont réinvestis dans des activités plastiques, sous forme de décorations, de dessins, de peintures, de gravures et autres fabrications. Domine alors la réalisation plastique, qui, au-delà de ses aspects techniques, requiert une part importante de créativité.

Dans notre démarche, nous faisons en quelque sorte l’inverse : nous utilisons quelques techniques plastiques pour mettre en valeur les travaux graphiques. Si nous nous servons de ces techniques, c’est principalement dans le but de centrer l’attention sur les formes en diversifiant les expériences motrices (faire des empreintes, suivre des tracés, les transformer, graver…), tout en visant une présentation esthétique (mise en couleurs et utilisation de médiums divers). On peut même utiliser l’expression d’« arts graphiques » pour justifier cette pratique, qui met en scène les formes. De fait, pour l’élève, reproduire et tracer des formes, c’est faire un travail graphique, même s’il s’agit ’empreintes, de prélèvements de formes ou de gravure. Colorer ses productions, se servir de pastels, de bougies, d’encres, plutôt que de feutres, c’est, simplement, utiliser des procédés originaux pour embellir un travail essentiellement graphique. Ainsi, notre démarche globale se situe principalement dans une perspective d’éducation grapho-motrice, qui, au travers d’images favorisant le développement culturel des élèves, s’appuie sur des activités visuelles et des activités motrices de production agrémentées de techniques plastiques. Dans toutes ces activités, le langage joue un rôle fondamental.

 

Ceci un extrait du guide pédagogique de la mallette Arts visuels et jeux graphiques