Deux façons de « parler » les nombres : le comptage et les décompositions

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Illustration représentant un enfant en train de compter
Le comptage dès la maternelle est très important, découvrez-en la raison.

Quel choix pédagogique favorise le mieux la compréhension des premiers nombres chez les enfants de 2-4 ans (petite section) puis chez ceux de 4-6 ans (moyenne section et grande section) ?

II est impossible de répondre à cette question sans examiner de manière un peu précise les diverses façons dont un adulte peut communiquer avec un enfant concernant les premiers nombres et, notamment, les diverses façons dont il peut « parler » ces premiers nombres.

Pour l'élève de petite section, en effet, s'approprier le système des premiers nombres (de un à quatre, disons), c'est construire la ou les significations de mots nouveaux qu'on appellera les « mots-nombres » : deux, trois, quatre. Même lorsque leurs parents leur ont appris à réciter le début de la « comptine numérique », celle-ci est souvent pour les enfants une suite sonore dont ils sont incapables d'isoler les mots, ils disent : « undeuxtrois » et non : « un, deux, trois ».On peut donc considérer que pour une grande majorité d'enfants, la scolarité en petite section correspond à l'âge où ils construisent la signification numérique des mots un, deux, trois, voire quatre.

Les enfants de cet âge, contrairement aux adultes, entendent chaque jour des dizaines de mots nouveaux. C'est d'ailleurs l'un des principaux moteurs de leur progrès intellectuel : ils entendent un mot qu'ils n'ont jamais entendu alors qu'on ne leur en donne évidemment pas une définition verbale, et ils doivent quand même construire une signification.Comme, le plus souvent, ils ne peuvent pas le faire à partir du mot lui-même, ils construisent celle-ci à partir du contexte de la communication. Il est évidemment préférable que la phrase qui contient le nouveau mot n'en contienne pas beaucoup d'autres : le contexte linguistique (les mots qui « entourent » celui qui désigne un nombre) est donc important. Mais les enfants utilisent aussi le contexte extralinguistique pour tenter de comprendre : les éléments matériels présents, les événements en cours, ce que montre l'adulte, les intentions qu'ils lui prêtent…

 

Dans le cas des premiers nombres, lorsqu'un adulte prononce le mot « trois », par exemple, et lorsqu'un enfant entend ce mot-nombre pour la première fois, il doit construire sa signification à partir de tous les éléments du contexte.

Y a-t-il des contextes qui favorisent mieux que d'autres la compréhension du mot « trois » ?

Le contexte du comptage fait-il partie de ceux qui favorisent cette compréhension ?

 

Extrait de « Premiers pas vers les maths Les chemins de la réussite à l’école maternelle » de Rémi Brissiaud.