3 questions à Agnès Perrin et Anne-Pierre Van Rensbergen

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Photo d'Agnès Perrin et Anne-Pierre Van Rensbergen
Autrices de la mallette "Le Labo des mots".
1. Quel est l’objectif du Labo des mots ? Quel est son rôle dans la phase d’apprentissage de la lecture ?

 

Le Labo des mots permet d’automatiser plus rapidement la maîtrise des correspondances graphophonologiques et de la combinatoire en complément de la méthode À l’école des albums.

Il ne concerne pas les premiers apprentissages qui se construisent sur le manuel et les cahiers et dont le déroulement est détaillé dans le guide pédagogique de la méthode. Par contre, c’est un outil qui sert à renforcer le travail proposé, notamment pour les élèves les plus fragiles. Par ailleurs, il vise aussi une première construction de la maîtrise orthographique.

 

En effet, les élèves peuvent manipuler progressivement les graphèmes et les syllabes pour passer peu à peu d’une écriture phonologique à une écriture orthographique (en choisissant le bon graphème / en ajoutant la lettre muette, etc.).

 

Le guide qui accompagne le dispositif offre des listes de mots qui peuvent servir d’outils de référence orthographique. Enfin, l’accord du nom en nombre peut être travaillé lui aussi grâce à la présence de cartes « déterminant ».

Dans le même temps, on conduit une réflexion sur la maîtrise du lexique, question qui est au cœur des préoccupations pour le cycle 2.

 

2. Comment fonctionne ce dispositif ? Est-il simple à mettre en œuvre ?

 

Le dispositif est constitué de cartes graphème / syllabe / lettre muette et déterminant, de plateaux magnétiques pour fixer les mots fabriqués avec les cartes et d’un guide pédagogique pour orienter le travail de l’enseignant.

Les cartes graphème sont fournies en triple exemplaire et celles des syllabes les plus fréquentes sont reproduites en double exemplaire afin de pouvoir construire plusieurs situations identiques en même temps. Un jeu de cartes vierges permet aussi de compléter la collection.

 

Grâce à cet outil, l’élève peut travailler conjointement l’encodage et le décodage. Les situations proposées sont simples à mettre en œuvre et progressives.

L’enseignant doit surtout à anticiper le choix des cartes qu’il donne à ses élèves. Pour cela, nous les avons classées par modules d’acquisition, afin qu’il puisse aisément se repérer. Le nombre de cartes peut parfois paraître un peu difficile à gérer, néanmoins, c’est cela qui constitue la richesse du dispositif. Les boîtes de rangement, conçues par types de cartes et par modules, facilitent le tri de ces supports.

 

Un tableau récapitulatif des graphèmes et syllabes appris dans chaque module est disponible sur le site compagnon (www.alecoledesalbums.fr cf lien en bas de page) pour aider l’enseignant à se repérer dans le dispositif. Un codage couleur est présent au dos des cartes et des boîtes pour permettre aux élèves de les ranger en autonomie en fin de séance.

 

Cette richesse dans le contenu des boîtes permet de confronter l’enfant à un maximum de syllabes ou de combinaisons possibles pour encoder ou décoder de nombreux mots.

Le support magnétique facilite une évaluation du travail en différé et rend l’élève encore plus autonome. Il simplifie grandement la tâche matérielle de l’enseignant.

 

Le guide pédagogique propose des situations types classées par compétences : capacité à encoder/décoder, identification des mots et acquisition du lexique. Les situations proposées sont simples à mettre en œuvre en classe et à adapter aux besoins des élèves.

 

 

3. Pourquoi cet outil est-il particulièrement adapté pour l’aide personnalisée ?

 

Parce qu’il permet d’adapter chaque situation à la réalité des difficultés rencontrées par l’enfant.

Il offre une grande souplesse et une grande variété de situations. Les élèves peuvent travailler sur les mêmes corpus de mots puisque des cartes sont fournies en plusieurs exemplaires, mais ils peuvent aussi aborder des corpus différents liés à leurs propres difficultés.

 

Par ailleurs, le dispositif conçu avec un jeu de cartes permet de travailler l’encodage sans passer nécessairement par la mise en œuvre du geste graphique qui est parfois difficile cognitivement pour l’élève.

Il peut donc paraître plus ludique pour des enfants fragiles et encourager la motivation.