Pour un dépistage précoce des défauts d’audition

Actualités
Dessin représentant une personne essayant de communiquer avec quelqu'un qui n'entend pas
L'oreille est un organe très complexe qui capte les sons, les transforme en énergie nerveuse que le cerveau utilise pour les faire parvenir à la conscience.

Il existe des relations étroites entre l'audition d'une part, la voix et le langage d'autre part. Tout déficit auditif chez un enfant, en période d'apprentissage intense, a des conséquences importantes et souvent irréversibles tant sur le plan du langage que sur le plan scolaire et social. Il importe donc d'en faire rapidement le diagnostic pour adopter le plus tôt possible une attitude thérapeutique efficace.  (…/…)

Dans un souci de clarification, nous envisagerons la possibilité d'un déficit auditif suivant l'âge de l'enfant Et suivant les trois stades classiques de l'apprentissage du langage.

 

Le nourrisson et le prélangage

On pense de plus en plus maintenant que le nouveau-né est apte à communiquer dès les premiers jours de la vie. Le rôle des parents est très important ; la qualité des relations affectives, la présence sonore de « la mère et du père » jouent probablement un rôle essentiel dès la vie intra-utérine comme le montrent des expériences faites dans certaines maternités. Ce dialogue « affectif » va progressivement se modifier lorsque les organes des sens (en particulier l'audition) vont être totalement matures dans les premiers mois de la vie.

C'est la période des gazouillis et de l'écholalie (le bébé imite ou répète les mots de son interlocuteur), qui précède les premiers mots constituant le petit langage. A cette époque, c'est surtout le comportement anormal du bébé vis-à-vis de son entourage qui permet de dépister un éventuel déficit auditif.

 

Chez le jeune enfant

Le petit langage se structure et les mots « papa » et « maman » inaugurent une série de nouveaux mots acquis jusqu'à environ dix-huit mois, âge des premières phrases et de la négation. Le rôle des parents et de l'entourage est considérable à ce stade.

A cet âge préscolaire, l'absence ou le retard du développement du langage permet de suspecter une éventuelle surdité : certains troubles du comportement comme l'inattention, la mauvaise compréhension et surtout la déformation des mots répétés sont évocateurs. Certains enfants régressent également sur le plan du langage, mais il faut savoir que plus la surdité est grave plus elle est évidente et dépistée très précocement.

 

Dès la maternelle

La période de développement maximal du langage correspond surtout à l'âge scolaire (classes maternelles). C'est une période longue et dense au cours de laquelle l'enfant peut utiliser jusqu'à 1.500 mots dès l'âge de trois ans et demi, où il introduit le « je » qui caractérise l'entrée de l'enfant dans le langage.A cette période, un retard du langage, une mauvaise articulation s'aggrave à l'école : l'apprentissage de la lecture est à ce titre révélateur. Il ne faut pas alors confondre retard scolaire et difficultés auditives.

Nous voyons donc à travers l'évolution du langage chez l'enfant l'importance des facteurs psycho-affectifs et la qualité des stimulations apportées par l'entourage (la mère et le père en particulier). Ainsi les troubles du langage dépendent de plusieurs facteurs psychologiques et organiques. Des troubles de l'articulation (zozotements), des retards de paroles avec confusions portant sur les consonnes ou leur inversion, du retard simple de langage, de la dyslexie dysorthographie avec difficultés à acquérir la lecture et difficultés en orthographe, s'associant à des troubles de latéralisation « gaucherie invoquée » , mauvaise latéralisation manuelle, troubles des repères « spatio-temporaux » jusqu'au bégaiement, nous constatons une imbrication des phénomènes auditifs et psychologiques.

Voici donc réunies la plupart des circonstances au cours desquelles pourrait être dépisté un éventuel déficit auditif sachant qu'il existe des troubles du langage dans d'autres maladies, psychiatriques notamment.

 

Extrait de « La voix » de J. Perrier et D. Chauvel.