Les Noums CP : interview d'une enseignante utilisatrice de la méthode

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Interview de Jennifer Lomet, utilisatrice de la méthode Les Noums, enseignante en CP à l’école Maryse-Hilsz (REP) dans le XXe arrondissement de Paris. La classe de 13 élèves est équipée de tablettes.

1° Pourquoi avez-vous eu envie de tester cette méthode ?

Cette méthode m’a été proposée lors de ma prise de fonction dans l’école car je reprenais la classe d’une collègue qui l’utilisait. Elle m’a convaincue en quelques mots et connaissant déjà les travaux de monsieur Brissiaud, il m’a semblé évident qu’elle constituerait une bonne passerelle entre la maternelle et le CP pour passer de la manipulation à l’abstraction. La progression, même si elle peut surprendre, stabilise vraiment les décompositions de 5 ce qui est bénéfique même pour les élèves les plus performants. L’aspect numérique sur tablette m’a également intéressée.

2° Selon vous, qu’est-ce qui fait l’originalité de la méthode Les Noums ?

Le fait qu’elle propose de vraies situations mathématiques dès la première séance : les nombres sont d’emblée représentés par des personnages, et leurs interactions relèvent déjà du calcul. Cela permet d’aborder les quantités de manière abstraite et de l’expliciter aux élèves : les mathématiques, ce n’est pas réciter la comptine numérique et reprendre à partir de 1 à chaque nouvelle situation. Avec les Noums, les élèves anticipent avec méthode le résultat de chaque situation proposée par l’enseignant ou par un élève.

3° Comment s’organise une séance type ?

Je déplace un repère sur le planning de la journée à l’étiquette « Mathématiques », les élèves savent que c’est le moment de sortir les ardoises car la leçon projetée va commencer.

J’ouvre le laboratoire du jour (application) en explicitant ce que nous allons apprendre aujourd’hui ou sur quelle notion nous allons nous entrainer.

La leçon se déroule en collectif, les élèves anticipent les résultats et les écrivent sur ardoise afin de rester actifs.

Après la leçon, je présente les exercices sur le fichier afin que les consignes soient bien comprises et que le lien avec la notion abordée soit établie. Je fais en sorte que cette phase orale ne dépasse pas 15-20 minutes.

Puis les élèves réalisent les exercices sur le fichier après un peu de calcul mental, ils peuvent s’aider entre eux mais il leur est interdit de donner les résultats. C’est un moment où je peux observer leurs procédures, c’est intéressant d’entendre leurs explications. C’est une phase d’écrit nécessaire à l’appropriation individuelle de la séance en collectif.

Ensuite chaque élève m’amène son travail pour que je le corrige, ils comparent leurs résultats dans la petite file d’attente ce qui occasionne des révisions. Suite à la correction lorsque je vois une difficulté récurrente, nous y revenons en collectif, plus tard dans la journée ou le lendemain.

Lorsqu’un élève a terminé, il peut aller chercher sa tablette pour réaliser les défis du jour ou explorer le laboratoire du jour. L’entrainement sur tablette permet un réinvestissement sur un autre support. Le fait que les défis soient autocorrectifs permet aux élèves de se tromper sans stress. Il arrive que le temps sur tablettes soit différé dans la journée.

4° Quels ont été les résultats sur l’apprentissage de vos élèves ?

Cette méthode présente le grand avantage de motiver tous les élèves, même les élèves en grande difficulté. De fait, ils persévèrent et progressent. Chaque élève avançant à son rythme, de gros écarts persistent pour diverses raisons, mais les Noums permettent l’engagement de tous les élèves, et pas seulement grâce aux tablettes. Les plus performants peuvent explorer davantage avec le laboratoire et les élèves plus fragiles consolident les bases.

5° L’appropriation de l’application est-elle facile ?

Pour l’enseignant ? Absolument, c’est une méthode à la fois « clé en main » mais également très souple, je peux construire mes propres séances grâce à l’application si nécessaire (différentiation, APC…).  

Pour les élèves ? C’est très ergonomique, même pour les élèves peu familiers avec les tablettes, il leur est aisé de s’y repérer et d’y naviguer.

6° Il s’agit bien d’une application pédagogique, non d’un jeu ou d’un gadget ?

Ça n’a rien d’un jeu, et je n’emploie pas ce terme en classe car je n’aime pas l’idée qu’il soit nécessaire de déguiser les mathématiques en jeux pour les rendre attractifs.

C’est un vrai support d’apprentissage mathématiques tel qu’on peut en trouver en classe (cartons éclairs, exercices de reconnaissance d’écriture chiffrées ou littérales, calcul mental…).

La seule différence pour la partie individuelle sur tablette c’est qu’il est autocorrectif : les enfants peuvent explorer en autonomie à leur rythme. Contrairement à un jeu, ils sont obligés de mobiliser des compétences mathématiques (de calcul, de décomposition) pour réussir et surtout, ils sont conscients des apprentissages en jeu. De plus si ce n’était qu’un jeu, la présence d’un enseignant ne serait pas requise, or elle est indispensable pour guider les élèves.

 
Pour en savoir plus et télécharger l'application, rendez-vous sur le site : les-noums.fr