Peut-on entrer en littérature dès la grande section ?

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Photo d'Agnès Perrin
Entretien avec Agnès Perrin.

Entrer dans la littérature - Grande section

 

1- Quel est le concept de ce nouvel outil didactique ?

Il s’agit de fournir aux enseignants de grande section des parcours guidés pour accompagner leurs élèves :

  • d’une part, dans la compréhension de textes littéraires ;
  • d’autre part, dans la construction d’une première culture.

 

  1. Les 6 albums du pack ont été choisis pour travailler la construction du personnage, la compréhension des jeux de langage et de l’implicite des textes, la découverte de structures textuelles variées.
  2. Le guide pédagogique propose un ensemble d’activités collectives et individuelles pour amener l’élève à manifester sa compréhension du texte à l’oral avant tout, mais aussi en sélectionnant des images, en les ordonnant, en les utilisant pour produire des écrits en dictée à l’adulte. Les situations d’apprentissage proposées dans ce guide permettent aussi à l’enfant de construire son langage par la pratique de la reformulation, du rappel de récit, de la dictée à l’adulte et par le travail sur le lexique et les structures syntaxiques.
  3. L’imagier, qui fait partie de l’ensemble didactique, et dans lequel nous reprenons quelques illustrations des albums est un bon support en ce sens. De formats différents, les images sont utilisées dans des situations individuelles, semi-collectives ou collectives.
  4. Des fiches à photocopier et un cahier de littérature (téléchargeable) permettent, à l’enseignant, de valider la compréhension des textes, et à l’élève de conserver la mémoire des activités réalisées. Par ailleurs, grâce à ce cahier de littérature, les parents sont à même de découvrir que les activités effectuées à l’école maternelle se réfèrent à des savoirs et favorisent de véritables apprentissages indispensables à l’apprentissage de la lecture.

L’enseignant trouvera aussi dans le guide pédagogique des références bibliographiques pour accompagner la construction de la culture de l’élève (notamment mise en réseau des albums).

 

2- Quelle est l’une des principales originalités de cette démarche ?

  • La première originalité est liée aux objectifs : il s’agit de permettre à l’enfant de devenir lecteur de la littérature. C’est-à-dire de comprendre les textes et de les interpréter en s’appuyant sur les connaissances linguistiques et culturelles déjà acquises. En ce sens, la démarche favorise une véritable entrée dans la langue et la culture écrite qui sera très utile pour l’apprentissage même de la lecture au CP .
  • D’autre part, nous ne proposons pas de situations types : chaque séquence prend en compte les spécificités de l’œuvre (explicitées dans les pages d’ouvertures des modules). Ainsi, l’élève ne s’installe pas dans une « routine » d’apprentissage, mais son attention et son acuité intellectuelle sont sollicitées en permanence. Il est amené à s’exprimer sur les textes, mais aussi à faire des choix (un lecteur de la littérature est quelqu’un qui agit sur le texte) et à les justifier.

 

3- Ce dispositif est-il en phase avec les instructions officielles ?

Oui, car il favorise :

  • Le développement du langage en initiant des « échanges avec l’enseignant et la classe » qui favorisent la manipulation et l’acquisition de « nouveaux mots » ainsi que l’appropriation de la « syntaxe française » (par exemple deux albums sont centrés sur l’utilisation de la conjonction « si » très complexe à acquérir pour les élèves). De plus, toutes les compétences favorisant l’appropriation de l’oral sont travaillées de différentes manières dans cet outil.
  • La découverte de l’écrit : il s’agit de favoriser la construction d’une culture en initiant l’enfant à la littérature (approche de genres différents comme le conte, la série, le texte imitant une comptine traditionnelle etc.). Toutes les compétences concernant la découverte de l’écrit sont travaillées : identifier les fonctions de l’écrit / écouter et comprendre un texte lu par l’adulte / connaître quelques textes du patrimoine dont des contes / produire un énoncé dans une forme adaptée pour qu’il puisse être lu à un adulte.

 

4- Y’a-t-il une progression dans la méthode ?

Je parlerais plutôt d’une programmation des notions que d’une progression. Ainsi, les textes sont organisés en fonction :

  • des difficultés de compréhension inhérentes à l’écriture de l’album,
  • des savoirs littéraires mis en jeu (connaître la notion de « personnage »/ savoir qu’un récit expose souvent un problème et propose une recherche de solutions / comprendre l’implicite des textes… ),
  • des difficultés syntaxiques inhérentes au choix linguistiques faits par les auteurs.

 

Pour rappel « Entrer dans la littérature » est l’un des constituants du dispositif que nous avons conçu pour la GS, l’autre volet complémentaire proposant, sous la forme d’une mallette « Entrer dans les codes de l’écrit », tout un travail axé sur la conscience phonologique et la connaissance des lettres.