Qu'est-ce qui déclenche la violence chez l'enfant ou l'adolescent ?

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Violence chez l'enfant ou l'adolescent
Les familles de déclencheurs communs au petit enfant et à l'adolescent.

Les familles de déclencheurs communs au petit enfant et à l'adolescent.

Fonctionnement psychique de type pulsionnel.

L'enfant, l'adolescent, fait ce qui lui passe par la tête et par le corps au moment où il en a envie. Il ne sait pas ou n'est pas toujours conscient de ce qu'il fait. Il est incapable, entre deux options différentes, de faire un choix socialement adapté car il choisit toujours (et plus ou moins consciemment) celle qui correspond à son désir, à son envie, à sa pulsion. Il n'entend pas ou refuse d'entendre les exigences sociales.

 

Incapacité d'élaborer ce qu'il ressent, ce qu'il vit et d'agir en conséquence.

L'enfant, l'adolescent, vit intensément l'instant présent. Il a du mal à prendre appui sur son expérience antérieure. Il s'inscrit dans un temps discontinu qui ne se conjugue qu'au présent. Il ne connaît ni le passé, ni le futur. Il pose le voile de l'oubli sur ce qu'il a fait. L'angoisse est prépondérante dans les situations de forte tension et favorise le passage à l'acte violent.

 

L'enfant, l'adolescent, est fortement influençable.

Il colle aux représentations que nous pouvons avoir de lui.

Exemple : Jonathan est un enfant de 5 ans, scolarisé dans une école préélémentaire. Il est questionné par la directrice, car il vient d'enfoncer un crayon pointu dans le cou d'une petite fille de la classe. La directrice lui demande pour quelles raisons il a fait mal à Sandra. Jonathan répond : « parce que je suis méchant ». Il dira plus tard que sa maman lui dit souvent qu'il est méchant.

 

Expériences de vie familiale et scolaire difficiles, voire douloureuses.

L'enfant, l'adolescent, accumule des expériences déstabilisantes qui font mal. Les bonnes expériences gratifiantes, productrices de bien-être mental et physique ne sont pas suffisamment importantes pour effacer les effets morbides des mauvaises expériences.

 

L'estime de soi est inexistante.

L'image de soi est fortement dévalorisée ou survalorisée. L'enfant, l'adolescent, ne s'apprécie pas tel qu'il est. Les difficultés et les échecs renforcent une appréciation négative, péjorative de lui-même.

 

 

Les familles de déclencheurs propres à l'adolescence

Inscription dans un mode de fonctionnement illusoire.

L'adolescent ne supporte pas l'écart entre ce qu'il voudrait être et ce qu'il est, aussi il ne se perçoit pas tel qu'il est.

 

Relations aux autres difficiles ou agressives.

L'adolescent est en conflit avec les adultes.Il est susceptible, méfiant et souvent sur le « qui vive ». Comme il a peur d'être dominé par les adultes, il les manipule et les provoque.

 

Les relations avec ses pairs sont fortement teintées d'ambivalence.

Il ne peut pas se passer du groupe, mais entretient avec les membres du groupe des relations sensuelles agressives : il manie les mots orduriers. Il utilise un vocabulaire violent et cherche un contact corporel viril avec les autres.

 

L'image de soi est dévalorisée.

L'adolescent a besoin de se construire une image sociale satisfaisante. Cette image passe par le groupe de pairs. Il cherche, à travers des comportements transgressifs, il se faire remarquer, accepter et à se construire un statut enviable dans le groupe.

 

Langage peu développé et peu propice à exprimer ce qu'il ressent.

Le vocabulaire émotionnel et argumentatif est pauvre.

 

L'acte précède la pensée dans le passage à l'acte ou le comportement à risque.

 

Le mal-être permanent sous la forme de symptômes physiques, d'anxiété, de doute, d'inquiétude, de stress, de fatigue, est masqué par des attitudes de prestance, le repli sur soi ou l'hyperactivité.

 

L'adolescent est un écorché vif.

Les sentiments de frustration et d'injustice sont sans cesse évoqués.

 

L'énergie est présente en grande quantité et utilisée exclusivement au service de la satisfaction pulsionnelle.

Le langage sexuel et agressif permet à l'adolescent de satisfaire de manière hallucinatoire des pulsions sexuelles et de destruction.

 

Les acquisitions sociales ne sont pas utilisées pour s'adapter aux situations.

Les règles et les lois sont transgressées et oubliées.

 

Le conformisme aux messages médiatiques pulsionnels et aux modes de fonctionnement sociaux transgressifs est la règle.

 

Le seuil de tolérance à la violence est élevé.

Les actes violents sont normalisés ou banalisés. Les représentations sociales de la violence sont inadéquates : « La violence est considérée comme le seul moyen de se faire connaître et de se faire entendre. Au moins, là, on existe. »

 

 

Texte extrait de : Prévenir et gérer la violence en milieu scolaire d'Édith Tartar-Goddet.