Les mouvements instinctifs de détente

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Photo d'enfants souriants
Ces mouvements peuvent aussi bien être réalisés en classe qu’à la maison. Pour les enfants (cycles 1, 2 et 3), ils constituent une première et intéressante approche de la relaxation active. Quels sont-ils ? Sont-ils efficaces ?

Voici, en préalable aux séances de relaxation active, les « mouvements instinctifs » de détente, dénommés ainsi parce que nous les utilisons d'une manière machinale, presque inconsciente lorsque nous sentons la fatigue nous envahir. Exécutés consciemment, ces mouvements prennent une dimension nouvelle : leur efficacité est amplifiée. Ils ne sauraient pourtant être assimilés ou confondus avec les séances de relaxation qui suivent et qui visent, elles, à un travail en profondeur et durable.

 

Les « mouvements instinctifs » de détente apportent un soulagement immédiat, provoquent une rupture entre ce que nous venons de faire et ce que nous allons entreprendre ; c'est pourquoi ils trouvent naturellement leur place entre deux leçons faites en classe. Ils offrent l'avantage de pouvoir s'effectuer sur place, en classe, et d'éviter ainsi tout déplacement ; à n'importe quel moment de la journée. Ils ne prennent que quelques minutes pour un résultat tout à fait appréciable.

 

D'autre part, ces « mouvements instinctifs » n'exigent aucune préparation particulière, ni formation de la part de l'enseignant. Celui-ci peut donc les expérimenter avec ses élèves très tôt dans l'année et aussi fréquemment qu'il le souhaite. Pour les enfants, ils constituent une toute première et intéressante approche de la relaxation active.

 

 

L'automassage du visage

Assis à sa table, prendre son visage dans les mains et le masser dans tous les sens et sur toute sa surface. Insister plus particulièrement sur les yeux qu'on frotte doucement du bout des doigts et qu'on presse avec le talon des mains. Fermer très fort les yeux puis les ouvrir tout grands, plusieurs fois... (.../...)

En période de froid, frotter énergiquement les os situés derrière les oreilles de bas en haut et de haut en bas avec l'index ou le majeur (zones de régulation de la chaleur).

L'automassage du visage apporte une détente et un bien-être incontestables surtout après un effort intellectuel intense. Il suffit de l'expérimenter pour s'en convaincre. (.../…)

 

 

Les étirements et le bâillement

Debout, à côté de sa table, à une distance suffisante les uns des autres, s'étirer dans tous les sens et bâiller aussi fort qu'on peut... Se plier en avant, en arrière, secouer une jambe puis l'autre... se grandir... se faire tout petit... étirer la colonne vertébrale, l'arrondir, se cambrer légèrement. Placer les mains derrière la tête puis tirer les coudes vers l'arrière... Imaginer un chat qui s'étire et qui bâille... et tout ce qu'il est possible de faire pour « dégourdir » un corps longtemps soumis à l'inactivité pendant le travail scolaire.

Entrecouper les activités intellectuelles par quelques étirements et quelques bâillements provoque une détente générale tout à fait stimulante pour la suite du travail. Pourquoi s'en priver ?

 

 

Le soupir et le rire

Le soupir est une façon instinctive de soulager ses tensions musculaires mais aussi ses angoisses. Pourquoi ne pas proposer aux élèves, juste avant un travail écrit individuel ou une situation à problème, d'effectuer quelques soupirs conscients ?

Soupirer plusieurs fois de suite consciemment, en forçant légèrement les soupirs, soulage les tensions, dédramatise les situations et contribue du même coup à rendre les enfants plus disponibles face à leur tâche.

Chacun sait combien les tensions, les craintes, les angoisses paralysent le corps mais aussi l'intellect.

 

Le rire, plus encore que le soupir, est propice à dédramatiser toute situation. C'est pourquoi nous ne devrions jamais laisser passer l'occasion de « rire un bon coup» avec les élèves dans la classe. Loin de nuire au sérieux du travail scolaire, le rire favorise la détente et la disponibilité des enfants quand il surgit spontanément ou quand il est provoqué volontairement par le maître. Il contribue à créer une atmosphère chaleureuse au sein du groupe-classe et stimule l'activité intellectuelle des enfants. Est-ce un hasard si certains médecins, aujourd'hui, utilisent le rire pour soigner leurs malades ?

Nous ne répéterons jamais suffisamment que c'est dans un corps détendu (pas endormi !) que l'individu peut le plus efficacement développer toutes ses potentialités intellectuelles et physiques.

 

 

Extrait de « La relaxation active à l’école et à la maison » de S. Boski