Comment se traduit au quotidien la dépendance au jeu d'ordinateur et quand faut-il s'alarmer ?

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Image de synthèse représentant une personne enfermée virtuellement
Quand le temps passé sur l'ordinateur devient très important, au point de nuire au joueur et à son entourage.

Quand le rapport du joueur à la famille, à la scolarité, au travail et aux relations sociales change.

Lorsqu'il ne joue pas, le joueur dépendant continue à penser au jeu, il cherche des informations sur le jeu et cherche constamment à améliorer ses performances.

Chez le jeune en âge d'être scolarisé, la plupart des heures en dehors de l'école sont consacrées au jeu sur l'ordinateur ; il manifeste fatigue et signes de somnolence à l'école et a du mal à soutenir son attention ; il s'instaure une préférence pour le jeu au détriment de ses activités sociales usuelles comme par exemple voir des amis, faire du sport, ou des sorties culturelles. La propension groupale physique disparaît au profit d'une propension sociale virtuelle, comme par exemple des groupes ou des « guildes » de joueurs. Autrement dit, l'engagement physique, indispensable dans la réalité à la vie groupale, tend à disparaître au profit d'un engagement non physique, mais pour lequel le joueur accepte des contraintes très réelles. À titre d'exemple, le joueur qui refuse de se rendre à une réunion familiale en prétextant un manque de temps, peut accepter de « pointer » dix heures de connexion par jour pour faire partie d'un groupement de joueurs. Il peut, en outre, manifester des symptômes de manque, comme de l'irritabilité, s'il ne peut jouer.

Chez l'adulte, l'utilisation de l'ordinateur se ritualise autour des sentiments de plaisir et de culpabilité. Il est aussi hanté par l'idée du jeu sur ordinateur et diminue considérablement le temps qu'il consacre à sa famille ou à d'autres activités. Son humeur peut vaciller en fonction des résultats obtenus au jeu.

Enfants et adultes recourent au mensonge sur leur temps de connexion ou de jeu. De fait, lorsqu'on interroge l'entourage sur les heures hebdomadaires que le joueur passe sur son ordinateur, on constate bien souvent un écart pouvant aller jusqu'à une vingtaine d'heures par rapport à la réponse que l'on obtient pour la même question du joueur en cours de thérapie.

Il faut donc s'alarmer lorsque les heures de jeu augmentent sans cesse, lorsqu'on constate les problèmes évoqués précédemment et lorsqu'on observe que le temps sans ordinateur devient pénible pour la personne. L'aide d'un professionnel reste cependant nécessaire pour démêler les signes d'une pratique assidue des symptômes d'une véritable dépendance.

 

Texte extrait de : La cyberdépendance en 60 questions de Jean-Charles Nayebi.